Tableau "Les carlins de la Sixtine", version encadrée dorée

Loriot est mieux connu pour ses bandes dessinées et ses croquis de personnages aux nez bulbeux. On pense, par exemple, à deux de ses personnages populaires, M. Müller-Lüdenscheid et Docteur Klöbner qui, sans s’en apercevoir, se retrouvent dans la même baignoire d’hôtel et discutent joyeusement de savoir si le canard en plastique devrait être dans l’eau ou pas … Dans ses livres, Loriot traite intensément du passage du temps: "Le journal de Loriot - Zeitgeschehen von Meisterhand" ou "Loriots Heile Welt - Neue gesammelte Texte und Zeichnungen zu brennenden Fragen der Zeit" sont juste deux exemples.

Vicco von Bülow, alias Loriot, reste incontestablement l’une des grandes références de l’humour allemand. Beaucoup de gens connaissent ses croquis par cœur, et peu importe ce qu’il entreprenait, que ce soit en tant que caricaturiste, humoriste, acteur ou directeur, il réussissait toujours à créer quelque chose de spécial et de mémorable.

"La comédie, telle que je l’entends, a toujours à voir avec l’autodérision; sinon il manque quelque chose. Il faut s’inclure soi-même." C’est le secret de son succès et on le remarque dans toute son œuvre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son humour n’est jamais désobligeant ou blessant. Loriot restait toujours extrêmement tendre, même avec les personnages de ses parodies les plus pertinentes ou dans ses dénonciations, dûment observées, de l’étroitesse d’esprit des petits bourgeois. L’humour chez Loriot n’est, pour ainsi dire, pas un poignard aiguisé qu’on utiliserait dans une altercation macabre, mais plutôt un scalpel qui, avec chaque coupure, sert finalement à guérir le monde.

Loriot, grande figure de l’humour allemand, mourût en décembre 2011.